
Par une déclaration ferme et nuancée, l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) a réagi le jeudi 05 juin au récent acte du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), suspendant pour 90 jours la médiatisation du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) et de ses membres sur l’ensemble du territoire congolais.
L’UNPC, en sa qualité d’autorité d’autorégulation des journalistes professionnels en République démocratique du Congo, dit suivre avec la plus grande attention et un profond émoi cette actualité qui interpelle les fondements de la liberté de la presse. Elle a pris acte de la décision référencée 006/B/06/025 du 2 juin 2025 émanant du CSAC, qu’elle qualifie d’une régulation excessive et potentiellement attentatoire aux principes constitutionnels encadrant le droit à l’information.
Dans un communiqué officiel numéroté 017/BE/KK-M/2025, l’UNPC formule cinq observations majeures pour dénoncer ce qu’elle considère comme une tentative de musellement médiatique contraire à l’essence même de la liberté d’expression :
- La régulation des médias est avant tout une démarche philosophique, enracinée dans la liberté de la presse, qui ne saurait être sacrifiée sur l’autel de la régulation politique ;
- Une régulation objective doit toujours intervenir à posteriori, et non à titre préventif. L’UNPC rappelle que toute censure anticipée équivaut à une inquisition inacceptable dans un État démocratique ;
- Empêcher les journalistes de documenter et de relayer les faits politiques revient à les couper de leur rôle de mémoire collective et d’éclaireurs du présent;
- Le droit à l’information est un droit fondamental garanti par la Constitution, même si l’Union reconnaît que des restrictions peuvent exister en temps de guerre, pourvu qu’elles soient proportionnées et clairement motivées ;
- Enfin, l’UNPC s’interroge sur l’opportunité d’une telle décision alors que le pays recherche la cohésion nationale, en particulier face aux drames qui frappent la partie orientale de la RDC.
Fermement, mais sans verser dans la polémique, l’UNPC en appelle à la responsabilité du CSAC, invitant celui-ci à faire preuve de lucidité et de discernement afin d’éviter un engrenage conflictuel entre les institutions de régulation et les acteurs des médias.
Dans un ton empreint d’apaisement, le président de l’UNPC, Kamanda wa Kamanda Muzembe, exhorte également les journalistes congolais à faire preuve de retenue, de professionnalisme et de patriotisme dans l’exercice de leur métier, surtout en cette période de fortes tensions nationales. Il les appelle à servir la nation avec rigueur, amour du pays et attachement à l’intégrité territoriale.
Rédaction.