L’agence Target a dévoilé ce jeudi 19 juin 2025, les résultats de son enquête nationale « Audience des médias en 2025 », menée dans les 26 provinces de la République Démocratique du Congo. Une étude de fond qui confirme un changement radical des habitudes médiatiques des Congolais.
Internet est désormais le média le plus consommé, reléguant la radio au second plan, tandis que la presse écrite s’éteint à petit feu.
Présentée par Serge Mumbu, Directeur Général de Target, cette étude repose sur un échantillon de 2000 personnes, interrogées entre le 1er et le 7 mars 2025. L’enquête s’est déroulée dans les chefs-lieux de toutes les provinces, avec une méthodologie rigoureuse.
« Ce projet a mobilisé 130 personnes, sur l’ensemble du pays. À Goma et Bukavu, l’enquête s’est faite par téléphone, en raison de la présence rebelle », a précisé Serge Mumbu.
Son budget, non chiffré en détail, a été évoqué comme « plusieurs milliers de dollars américains », preuve de l’ampleur du dispositif.
Autrefois indétrônable, la radio connaît une baisse constante depuis 2017, où elle affichait 77 % d’audience. En 2025, elle ne représente plus que 44 %, selon les données.
À l’inverse, Internet, autrefois marginal (22 % en 2017), connaît une ascension fulgurante : 48 % en 2025, et 64 % attendus d’ici 2028.
Quant à la télévision locale, elle est passée de 50 % en 2017 à seulement 12 % aujourd’hui. La tendance est également à la baisse.
C’est le chiffre choc de cette édition : seulement 1 % des Congolais consomment encore la presse écrite.
« Si rien ne change, la presse écrite pourrait totalement disparaître d’ici 2028 », avertit le rapport.
Le peu de lecteurs actuels accèdent surtout aux contenus via Internet, et non via les journaux papier.
L’étude montre que les jeunes migrent massivement vers Internet, alors que les plus âgés restent fidèles à la radio.
Les réseaux sociaux jouent un rôle central dans la consommation d’informations. WhatsApp, Facebook, et YouTube sont cités comme plateformes majeures pour s’informer.
Face à ces tendances, Target recommande aux médias traditionnels de :
• Investir dans le numérique
• Diffuser leurs contenus via Internet
• Moderniser leur approche éditoriale pour capter un public plus jeune et connecté
« La RDC suit une tendance mondiale. Si nos médias veulent survivre, ils doivent s’adapter aux nouvelles habitudes de consommation », a conclu Serge Mumbu ».
Rédaction.
